Jour de l'enfant (12/10)
Jeudi 11 octobre
Coucou les amis
Je commence cet article par une nouvelle pas très rigolote.....la mort d'un de nos voisins. On se disait bonjour comme ça sans forcément se parler. Cette homme a eu la mauvaise idée de consommer un peu trop de cachaça. Il a ensuite eu l'idée encore moins bonne de draguer une femme déjà prise. L'amoureux de cette dernière n'a pas apprécié. Deux balles dans la tête.... Les gens se retrouvent devant la maison du mort. on discute, on joue au domino, personne ne pleure.
Ici, la mort fait partie du quotidien, surtout ce type de mort chez les jeunes. Régulièrement notre ami Afonso nous annonce la mort d'un de ses cousins, d'un voisin. Il a parfois peur pour sa famille. Ça se passe sur la place du dessus, dans la rue d'à côté mais on a du mal à s'imaginer que cela arrive réellement. Certaines nuits on entend des tirs, un, deux, trois...Des règlements de compte autour de la drogue mais souvent trop d'alcool associé à des tempéraments plutôt sanguins. Quand en France, on en arrive aux mains, ici, on dégaine le revolver.
Passons tout de suite à un sujet beaucoup plus léger, la danse du pingouin. Vous avez été nombreux à nous interroger sur cette nouvelle danse, création de mon cher et tendre. Cette danse consiste à se balancer d'un pied sur l'autre, sans tenir compte du rythme de la musique, le corps bien raide de la tête au pied. Mais rassurez-vous, Guerric, très motivé, commence à onduler et à remuer son "bunda" (fessier). Pour ma part, je danse collé-serré avec le prof sur des airs de reggae en me disant qu'il sera sans doute mon seul partenaire avec mon mari tellement cette danse est langoureuse.
Donc vous l'avez compris,ici le reggae se danse à deux, dans des clubs où on n'écoute que ce type de musique. La danse est très clairement une forme de préliminaires. Très dangereux de danser plus de deux chansons avec la même personne. Très rapidement l'homme propose à la femme d'aller au motel pour s'envoyer en l'air pour un forfait d'une heure ou deux. Que c'est romantique........
Le rapport au sexe nous échappe totalement. On doit vraiment sembler hyper coincés à toujours rester ensemble, fidèles, marcher main dans la main. Les filles sont habillées comme des putes de 7 à 77 ans. Impossible de vouloir ressembler à une brésilienne. Je me laisse toujours surprendre par une tenue encore pus provocante que les autres. Les vêtements se résument souvent à deux bandes de tissu. Ici, ce sont plutôt les filles qui allument. Très jeunes, à 12-13 ans, on cherche sa première aventure. La première grossesse ne tarde pas. On peut sortir avec une fille juste pour coucher avec sans la considérer comme sa petite amie. Et libre à chacun d'aller voir ailleurs. La différence d'âge ne compte pas, y compris quand la fille est mineure.
Vendredi 12 octobre
La semaine dernière a eu lieu le "jour de l'enfant". Le Brésil est très fort pour inventer des fêtes qui permettent aux enfants, une fois de plus, d'échapper à l'école. Où je travaille, pendant toute la semaine, il y a eu des visites et des visites pour distribuer aux enfants cadeaux, gâteaux, sodas, bonbons....Tout est souvent excessif à la maison des enfants, dans ce genre d'occasion. Quand à la campagne, les enfants reçoivent à peine un cadeau à Noël. Quand mon rôle est d'essayer d'apporter un peu d'éducation aux enfants, cette déferlante matérialiste ne me réjouis guère. A six heures du mat, le voisin, a fait exploser des feux d'artifices. A sept heures, musique à fond. Et oui, chaque année, le bar d'à côté organise une méga fiesta pour les enfants du quartier. Heureusement, nous avions trouvé la solution pour échapper à tout ça. Passer la journée à la plage avec la famille et les amis d'Afonso avec tous leurs enfants. Au programme, baignade, marelle, corde à sauter, hamburger et biensûr coup de soleil pour les p'tits gringos que nous sommes. Guerric a montré aux enfants comment faire un château de sable avec des gobelets en plastique...chose qui ne se fait pas du tout ici. L'allée et le retour s'est fait dans un combi à 25 personnes. Tout va bien...
Côté boulot, mon projet des "feux rouges, feux verts" fonctionne bien. J'en suis même agréablement surprise. Les carnets d'évaluation sont une aide pour les monitrices pour assurer leur autorité sur les enfants. Chaque "mauvaise action" doit être rattrapée par une "bonne action". Les enfants aussi jouent le jeu. Il n'y a que la coordinatrice qui boycotte mon projet estimant peut-être que cela fonctionne justement trop bien. De son côté, Guerric continue à donner ses cours d'informatique aux gens du quartier. Les élèves peuvent avoir 10 ans comme 50 ans. Il a également un élève spécial qu'il doit former avant notre départ. Cette personne devra avoir par la suite la responsabilité de la salle informatique.
Hier nous sommes allés pour la première fois dans le plus beua théâtre dela ville de São Luis. Il a été en effet construit à l'ancienne comme les théâtres européens avec fosse, balcons, lustres,....La pièce racontait une histoire de famille et de mariage dans une communauté tzigane. Musique, couleur, danse, cet air d'Europe de l'est nous a, le temps d'une soirée, rapprochés de la France.